La ville de Détroit a été le symbole visible de la violence de la crise économique, puisqu’elle a été mondialement médiatisée du fait de sa faillite. Cependant qu’en est-il aujourd’hui ? Beaucoup de croyances sont faites autour de cette ville qui serait un marché intéressant pour l’immobilier. Peut-on se fier à cette tendance ?

Un service public à améliorer

Detroit, ville naufragée économiquement du fait de la crise économique s’est vue tristement médiatisée comme étant la première ville des États-Unis se déclarant en faillite. Avec une dette d’environ 15 millions d’euros la ville devait donc bénéficier de la protection de la justice afin de ne pas totalement sombrer. Conséquence de cette faillite extrême, la ville devait se redresser mais à l’instar d’une ville comme Cleveland on constate aujourd’hui que la mairie de Détroit peine malheureusement à redémarrer. Ce que l’on constate encore aujourd’hui dans cette ville c’est un dysfonctionnement du service public. L’origine de ce problème est bien entendu économique, le manque de trésorerie ne permet pas l’entretien et la mise à disposition d’employés municipaux. La ville ne parvient pas à rééquilibrer les comptes ce qui l’a conduit, comme le relayait le Washington post, à faire appel aux fonds privés. Il est dès lors aisé d’imaginer la difficulté pour le propriétaire, bailleur à pouvoir s’entretenir en toute sérénité et confiance avec l’administration de la ville. Or la ville joue un rôle important.

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Le « certificate of compliance » comme première étape pour l’investisseur

Comme première difficulté l’investisseur devra dépendre entièrement de la mairie de Détroit s’il veut louer en bonne et due forme son bien acquit récemment. En effet, la ville de Détroit met en place un « certificate of compliance » délivré par ses agents. Le propriétaire va donc devoir contacter la mairie afin de faire une inspection dans son bien acquit, un inspecteur de la ville va se rendre dans le bien afin de vérifier l’état général du bien et s’assurer que le bien est dans un état permettant l’occupation par un locataire. En outre ce certificat est valide pour une année seulement. La ville précise clairement que ce certificat doit être obtenu avant toute occupation par le locataire. La propriété ne pourra pas être occupée légalement tant que le propriétaire n’aura pas obtenu son certificat. Cette formalité ne pourrait être qu’une de plus parmi tant d’autres, cependant, les délais d’obtention de certificat sont assez longs, car la ville ne parvient pas à couvrir l’ensemble des demandes d’inspection. Dès lors le raisonnement est simple, l’absence de certificat entraîne une absence de loyers et dès lors la rentabilité est fortement atteinte.

Une crise sociale toujours présente

La crise sociale toujours présente à Détroit résulte de nombreux facteurs et notamment du fait de décisions prises par la ville. La stratégie de reconstruction et de redynamisation de la ville s’est concentrée sur le centre-ville de Detroit. Les investissements majeurs effectués par la ville ont donc eu pour but de redonner une image au « Downtown Detroit ». Cet investissement massif sur une très courte période a bien sûr créé de la frustration pour les habitants des quartiers alentours et a conduit à une incompréhension. Cependant, Detroit ne va pas abandonner ses autres quartiers. Des projets vont être mis en place afin d’améliorer le quotidien des habitants et d’éviter que des squatteurs se réfugient dans des maisons et les dégradent.

Un autre problème sous-jacent à Detroit est le phénomène récent de gentrification du centre-ville. Detroit dispose d’une population majoritairement afro-américaine, or on constate actuellement que le centre-ville est occupé majoritairement par une classe de population blanche et plus aisée. Cela accentue la crise sociale car la communauté afro-américaine se voit obliger de quitter le centre-ville pour pouvoir se loger.

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